La Fondation Cartier consacre une exposition à l’œuvre de la photographe et militante brésilienne Claudia Andujar, qui se bat pour la défense des Yanomami, un peuple amérindien parmi les plus importants de l’Amazonie, à la frontière entre le Brésil et le Venezuela.
Elle les a photographiés et accompagnés pendant près de 50 ans dans la défense de leurs droits.
L’exposition réunit plus de 300 photographies en noir et blanc ou en couleur, des dessins réalisés par des artistes Yanomami ainsi que des documents historiques.
De l’Europe à l’Amazonie brésilienne (1931 – 1977)
Née en Suisse en 1931, Claudia Andujar a grandi dans une famille d’origine juive et protestante en Transylvanie. Rescapée de la Shoah, elle s’installe en 1955 au Brésil. Elle y entame une carrière d’artiste et de photojournaliste. La photographie est un moyen de communication avec la population locale.
En 1971, elle rencontre les Yanomami et leur consacre un travail photographique.
Ses premières années de travail atteste de l’évolution de son regard porté sur la culture et le mode de vie Yanomami.
De l’art au militantisme (de 1978 à nos jours)
Au début des années 1970, la dictature brésilienne lance un programme de désenclavement et d’exploitation de la région amazonienne incluant l’ouverture d’un vaste réseau routier. Pour les Yanomami, ce tournant politique et économique et le contact avec l’extérieur qu’il induit entraîne la déstructuration sociale de leurs communautés et la propagation des épidémies.
En 1977, lorsque Claudia Andujar dénonce les menaces qui pèsent sur les Yanomami, elle est interdite de séjour sur leur territoire par les militaires brésiliens. Elle s’investit alors pleinement pour la cause Yanomami.
La deuxième partie de l’exposition illustre son travail de militante.
L’exposition reflète ainsi sa démarche à la fois esthétique et politique en faveur de la défense des droits des Indiens Yanomami et de la forêt qu’ils habitent.
En pratique
Jusqu’au 10 mai 2020
261 boulevard Raspail
75014 Paris