Paul-Emile Victor – Le rêve et l’action Victor en bref
Ce beau livre commence au moment de la mobilisation générale des armées de terre et de mer, en août 1914. Le père de Paul-Emile Victor, de nationalité tchèque, est à la tête d’une usine de pipes dans le Jura. Comme sa femme, il est issue d’une famille de confession juive. Après avoir fait l’objet de suspicion de trafic avec l’ennemi, il déménage avec sa famille à Lons-le-Saunier. Nous découvrons alors l’enfance de Paul-Emile Victor, qui devient membre des Éclaireurs de France.
Le livre poursuit avec sa jeunesse dans la Marine, lorsqu’il a adopté le prénom Paul-Emile, puis dans l’entreprise familiale et son apprentissage des rudiments de l’aviation, avant d’embarquer pour le Groenland, sur le Pourquoi Pas ?, avec le commandant Charcot.
Une expédition ethnographique d’un an qui va marquer son entrée dans une nouvelle vie.
Depuis ses 15 ans, les photographies d’un Polynésien et d’une Vahiné le suivent dans ses périples.
Le récit se termine par le décès de Paul-Emile Victor en mars 1995 à Bora Bora, où il décide finalement de s’installer en 1977 pour vivre en osmose avec la nature.
Le Mot de l’éditeur
La première biographie illustrée de Paul-Émile Victor, un nom évocateur d’aventures polaires pionnières et engagées.
Depuis le grenier où il collectionne livres et revues d’exploration et d’ethnologie, le jeune Paul-Émile Victor, membre des Éclaireurs de France, cultive deux rêves ambitieux et d’apparence antagonistes : se rendre un jour aux pôles et en Polynésie.
Après avoir été élève officier sur un cuirassé, aspirant sur un porte-avion puis pilote d’avion, il met de côté les promesses d’aventure en reprenant les affaires familiales de fabrication de pipes de bruyère. Cet écart ne dure pas. Bientôt, il fait la connaissance de l’explorateur Jean-Baptiste Charcot et embarque avec lui sur le Pourquoi-pas ? en 1934. Sa découverte du Groenland le marque à jamais. Fasciné, il n’aura de cesse d’y retourner, traversant l’île en traîneaux à chiens, vivant parmi les Inuits en ami et en ethnologue, apprenant leur langue, esquissant ses premiers dessins de masques. À son retour, il se fait connaître en multipliant les conférences et les publications, notamment pour le musée de l’Homme.
En 1947, juste après la guerre et en grande partie à l’aide d’anciens résistants, il fonde les Expéditions Polaires Françaises (EPF), qui inaugurent des missions scientifiques de grande envergure tant en Arctique qu’en Antarctique, où il installe les bases Dumont d’Urville et Charcot.
Grand défenseur de l’environnement à la fin de sa vie, il termine ses jours, selon son rêve, en Polynésie.
Quelques mots sur les auteurs Daphné Victor et Stéphane Dugast
Née en 1952, Daphné Victor est la fille de Paul-Emile Victor. Après des études de droit, elle devient spécialiste de la propriété intellectuelle. Depuis la mort de son père, elle gère au nom de la famille le patrimoine littéraire et artistique paternel.
Reporter, auteur, chroniqueur et réalisateur, Stéphane Dugast multiplie les enquêtes sous toutes les latitudes, avec un penchant certain pour la mer et les univers polaires. Ses pérégrinations l’ont mené à bord d’un trois-mâts en Amazonie, d’un sous-marin nucléaire, auprès des derniers chasseurs inuits sur la banquise, tout autant que sur la Route 66.
Ensemble, ils ont écrit Paul-Emile Victor, J’ai toujours vécu demain, prix Eric Tabarly du meilleur livre de mer 2016.
Notre avis
Cette biographie, grâce à son style fluide et les nombreuses reproductions (photographies, dessins, couvertures d’ouvrages, extraits d’article de presse…), nous fait participer aux découvertes de Paul-Emile Victor lors de ses explorations polaires et de ses séjours en Polynésie. Elle parvient à nous plonger en quelques pages dans le récit passionnant de sa vie hors du commun.
