Après plus d’un an de travaux, le Musée Jacquemart- André présente 44 chefs-d’œuvre de la célèbre Galerie Borghèse à Rome, un des hauts lieux de la Renaissance italienne, partiellement en travaux.
La Villa Borghese Pinciana, qui abrite aujourd’hui la Galerie Borghèse, a été construite entre 1607 et 1616 sur ordre du cardinal Scipion Borghèse (1577-1633), neveu du pape Paul V (1550-1621). S’inspirant des luxueuses villas romaines, Scipion souhaitait consacrer ce palais, entouré de jardins, à l’exposition de ses collections d’œuvres antiques et de peintures et sculptures modernes, évoquant un nouvel âge d’or. Scipion Borghèse a complété sa collection par tous les moyens, légaux ou non. Il s’est ainsi imposé comme l’un des premiers et des plus importants collectionneurs de l’histoire de l’art moderne. Selon ses dernières volontés, l’ensemble de ses collections et de ses propriétés a été transmis génération après génération sans être dispersé pendant près de 200 ans, et les héritiers Borghèse ont poursuivi l’enrichissement du patrimoine familial. A la fin du XVIIème siècle, la famille Borghèse dispose d’une collection d’environ 800 tableaux. Entre la fun du XVIIIème et le début du XIXème siècle, la famille Borghèse vend certaines œuvres importantes de la collection. La famille Borghèse a fini par vendre la villa et son musée à l’État italien en 1902.
Devenu l’un des mécènes les plus influents de son époque, Scipion Borghèse fait partie des commanditaires de Caravage et s’intéresse à ses suiveurs. Nous avons ainsi pu admirer un ensemble d’œuvres majeures d’artistes célèbres de la Renaissance et de la période baroque rarement prêtées à l’étranger, des XVIe et XVIIe siècle, tels que Raphaël, Antonello da Messina, Parmesan, Lorenzo Lotto, Titien, Véronèse, Caravage, ou Bernin.
Nous avons pu également découvrir les œuvres des peintre nordiques ayant séjourné en Italie (Rubens, Gerrit von Honthorst…).
L’exposition rend aussi hommage à des peintres moins connus du grand public, comme Annibal Carrache, Guido Reni, Le Cavalier d’Arpin et Jacopo Bassano.
Le goût Borghèse
Scipion fait de la villa Borghèse un véritable emblème de la prospérité culturelle et artistique de Rome. Collectionneur déterminé, Scipion s’approprie des œuvres emblématiques des principales écoles de peinture de l’Italie de la Renaissance. Au fil de décennies, d’autres œuvres s’ajoutent au patrimoine familial.
Entre Ferrare et Bologne, une renaissance magique
L’approche de Scipion Borghèse témoigne de l’évolution des préférences artistiques du début du XVIIème siècle.
Galerie de portrait
Les portraits de cette collection offrent l’occasion de réfléchir à l’évolution de l’art du portrait. Au fil des décennies, le portrait prend des significations différentes selon le milieu social des commanditaires et la sensibilité de chaque artiste.
Scipion Borghèse : un cardinal esthète
Les collectionneurs comme Scipion Borghèse font sortir l’art sacré des lieux sacrés pour les confronter à d’autres sujets, dans des intérieurs sécularisés.
Splendeurs de la Villa Borghèse
Dès l’achèvement de la Villa Borghèse érigée sur la colline du Pincio, Scipion fait transporter sa collection et la remplit d’œuvres au fil des acquisitions. La Villa Borghèse est ainsi un lieu d’expérimentation où les visiteurs et les artistes viennent admirer les splendeurs de la Rome antique et de la Rome moderne.
La dramaturgie du corps
Scipion Borghèse a été séduite par un imaginaire baroque qui se plait à représenter et à susciter les émotions. Le caractère révolutionnaire dont Caravage a été l’instigateur est un motif d’imitation et d’interprétation pour de nombreux artistes.
Amour et Eros
Dès la fin du XVIème siècle, le nu féminin est de plus en plus présent dans les collections.
La richesse et la variété de la collection découlent de l’esprit libre, intuitif et esthète du cardinal Borghèse. Cette exposition apporte un éclairage à la fois sur l’histoire de la collection et le sens des grandes thématiques explorées par les artistes.
En pratique
Jusqu’au 5 janvier 2025
158 Bd Haussmann
75008 Paris
