Et si La mort était une femme comme les autres

Décapant et drôle, ce roman se dévore très vite tout en poussant à la réflexion sur le sens de la Mort.

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Le 17 décembre, nous sommes allés dans les locaux de Babelio pour rencontrer Marie Pavlenko, l’auteur du roman « La mort est une femme comme les autres ».

 

Tout d’abord, présentons brièvement l’auteur

Après des études de journalisme, Marie Pavlenko est professeur de français en Jordanie puis journaliste.

En 2011, elle écrit le premier tome d’une trilogie Le livre de Saskia. Suivent d’autres romans fantastiques pour adolescents et jeunes adultes, des scénarios télé, ciné et BD.

Son dernier roman, La Mort est une femme comme les autres, s’adresse à un public plus large.

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« La mort est une femme comme les autres » en bref

Ne trouvant plus de sens à son travail, Emm passe par une phase de burn out. Les gens ne meurent plus, ce qui crée un climat de tensions extrêmes. Comme, toutes les femmes, Emm se confierait à sa meilleure amie, la faux, puis à un psy… Puis, elle décide de prendre le temps d’observer les hommes, pour mieux les comprendre. Elle croise le chemin de Suzie, une trentenaire qui a un cancer du pancréas à un stade avancé.

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Le roman vu par l’auteur

Au cours de cette rencontre, Marie Pavlenko précise que l’idée d’origine du roman était de mettre en scène le personnage de la Mort décrire les conséquences si elle s’arrêtait de travailler. L’idée du burn out est venue après. A l’origine, ce personnage de premier abord antipathique devait prendre la forme d’un squelette avec sa capuche et sa faux. Finalement l’auteur a décidé de l’humaniser en l’incarnant sous les traits d’une femme de 40 ans. Elle a toutefois conservé la faux qui est son alter ego. Dans la comédie, il y a des codes, la faux y répondait

L’idée est également d’explorer l’humain avec quelques personnages.

Au moment de l’écriture, l’auteur vivait une période difficile dans le cadre de son déménagement. Cela l’a certainement aidé pour décrire le burn out d’Emm. L’écriture d’un livre, comme la lecture, s’inscrit dans une temporalité. Quand on écrit, on est influencé par le monde dans lequel on vit, ses rencontres. Mais l’auteur essaie de s’en détacher, de s’éloigner de ses différentes influences.

L’écriture est pour Marie Pavlenko un phénomène de lâcher prise. L’auteur ne fait pas de plan, elle construit ses personnages, qui n’étaient au début qu’en pointillés, et décide de la fin du roman au fil de l’écriture. Le moteur de son écriture est le rapport entre les personnages et l’émotion. L’inconscient est très présent dans son écriture. Il y 2 grandes étapes dans son écriture : la 1ère mouture et la réécriture pendant plusieurs mois suite à la relecture par 2-3 personnes bienveillante de son entourage.

Même si les personnages gravitent autour de la Mort, le ton du roman est comique. Marie Pavlenko reconnaît qu’elle a quasiment écrit ce livre pour elle pour désacraliser la mort en l’incarnant en femme avec un short rouge et tongs roses. Ce roman est un hymne à la vie : la vie est courte, c’est important d’en rire.

La comédie permet également à l’auteur de faire indirectement une critique de la société. La mort n’est pas que négative. Si on veut apprivoiser la Mort, il faut lui trouver un sens. La Mort est aussi la fin de la souffrance. Si on peut goûter à la vie, si la vie est belle, c’est parce qu’elle est courte.

De par son sujet, son écriture, son humeur, l’auteur reconnaît que ce roman peut déranger. Faire rire est plus difficile qu’écrire une tragédie, il faut une connexion avec ses lecteurs.

 

Quelques précisions sur son écriture

Marie Pavlenko considère que la littérature imaginaire, le fantasy, est la meilleure façon de parler de l’humain, de notre société. Dans l’imaginaire, le dialogue est privilégié entre les lecteurs et l’écrivain. Le lecteur s’immerge dans un monde sans code, ni d’idée préconçue.

L’auteur reconnait que de passer de la littérature fantastiques pour adolescents à un roman pour adulte n’est pas simple. On repart à zéro. Mais il y a moins de schémas à respecter, l’éventail de mots est plus large. Ce roman est à la dois différent et dans la lignée de ses précédents romans. C’est le personnage qui conduit à un public spécifique. Ce qui diffère dans ce dernier roman est la voix des personnage qui va générer le récit.

En revanche, le mode d’écriture de ces romans est très différents ce l’écriture de scénarios audiovisuels ou de BD.

Il n’y a jamais de vrais méchants dans ses romans, il y a toujours de l’empathie dans ses personnages. Pour Marie Pavlenko, si on veut croire aux personnages, il faut en effet qu’ils soient complexes. Pour les rendre réalistes, elle doit pouvoir se glisser dans leur peau. C‘est la raison pour laquelle ce sont des personnages féminins qui sont au cœur de ses romans. L’auteur souhaite par ailleurs mettre en avant de beaux personnages féminins, la littérature laissant encore une part belle aux hommes.

Ses projets à venir : le tome 2 de la trilogie Marjane pour les jeunes adultes.

 

Notre avis sur roman

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Décapant et drôle, ce roman se dévore très vite tout en poussant à la réflexion sur le sens de la Mort.

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