L’insouciance de Karine Tuil

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L’insouciance en bref

3 hommes et 1 femme issus d’horizons différents :

  • Romain Roller, lieutenant de retour d’Afghanistan, très marqué par tout ce qu’il a vu. Il passe un hôtel 5 étoiles qui doit être un sas de fin de mission avant de retourner chez lui.
  • François Vély, entrepreneur franco-américain dans le secteur des télécommunications, fils d’un ancien résistant juif (Paul Lévy, qui a inversé les syllabes de son nom après la guerre). Il a longtemps été privilégié et préservé des épreuves de la vie.
  • Osman Diboula, fils d’immigrés ivoiriens qui a grandi en banlieue parisienne. Il a fait connaissance avec Romain Roller lorsqu’il était animateur social en banlieue. Il a gravi les échelons un à un dans le social puis la politique par la seule force de son travail et sa volonté.
  • Marion Decker, journaliste et écrivain mariée à François Vély. Née d’une liaison clandestine avec un ouvrier que sa mère a rencontré au sein d’un mouvement militant, elle est placée en famille d’accueil à 15 ans.

Leur chemin va se croiser. Le roman commence par les attentats du World Trace Center du 11 novembre….
L'insouciance

Le Mot de l’éditeur

De retour d’Afghanistan où il a perdu plusieurs de ses hommes, le lieutenant Romain Roller est dévasté. Au cours du séjour de décompression organisé par l’armée à Chypre, il a une liaison avec la jeune journaliste et écrivain Marion Decker. Dès le lendemain, il apprend qu’elle est mariée à François Vély, un charismatique entrepreneur franco-américain, fils d’un ancien ministre et résistant juif. En France, Marion et Romain se revoient et vivent en secret une grande passion amoureuse. Mais François est accusé de racisme après avoir posé pour un magazine, assis sur une œuvre d’art représentant une femme noire. À la veille d’une importante fusion avec une société américaine, son empire est menacé. Un ami d’enfance de Romain, Osman Diboula, fils d’immigrés ivoiriens devenu au lendemain des émeutes de 2005 une personnalité politique montante, prend alors publiquement la défense de l’homme d’affaires, entraînant malgré lui tous les protagonistes dans une épopée puissante qui révèle la violence du monde.

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Quelques mots sur Karine Tuil

Diplômée de droit à l’Université Paris II-Assas, Karine Tuil, est écrivain français.
Pour son roman La domination – qui évoque les jeux de pouvoir dans le milieu de l’édition – elle reçoit la Bourse Stendhal du ministère des Affaires étrangères. Six mois, six jours fait partie de la première et deuxième sélection du prix Goncourt 2010, de la première sélection du prix Interallié et du prix Goncourt des lycéens. Il a obtenu en 2011, le prix littéraire du roman news. L’Invention de nos vies figure dans plusieurs sélections de prix littéraires et est finaliste du prix Goncourt10. Traduit dans plusieurs pays, il est en cours d’adaptation pour le cinéma. En 2014, Karine Tuil a reçu les insignes de chevalier de l’ordre des arts et des lettres.
L’insouciance est son dixième roman.

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Rencontre avec Karine Tuil

Nous avons pu rencontré Karin Tuil dans les locaux des Editions Gallimard.

Rencontre avec Karine Tuil
Ce roman est dans la continuité des précédents : Douce France et L’invention de nos vies. Karine Tuil a mis environ 3 ans entre le travail de recherche et l’écriture. L’étape de documentation (documentaires, photographies…) et de rencontres avec des personnes répond à son souci de nourrir le livre de faits réels.  De nombreux écrivains sont des sources d’inspiration, comme Michel Houellebecq, Emmanuel Carrière, Philippe Roth ou Tom Wolfe.
L’élément déclencheur du roman est l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan en 2008 et des lectures sur le sort des interprètes afghans. L’idée est de raconter la confrontation à une épreuve personnelle et à une épreuve collective et la perte d’insouciance qui en résulte. L’auteur voulait également évoquer la reconstruction, par l’amour notamment. C’est le personnage de Marion qui lui permet d’aborder ce sujet. Dans ce roman, les femmes occupent moins de place. Elle sont décrites comme des victimes, des personnes ayant des difficultés à trouver leur place.

Rencontre avec Karine Tuil

Rencontre avec Karine Tuil
L’auteur montre par ailleurs comment le pouvoir transforme les hommes car si on ne suit pas ses codes, on est rapidement évincé. Pour garder des responsabilités, on finit par se conformer au système que l’on a dénoncé.
Karine Tuil estime que l’écrivain est le témoin de la réalité de notre vie.Ce roman est réaliste, lucide avec quelques pistes d’espoir. Il faut savoir apprécier les fragments de bonheurs qui sont devenus de plus en plus rares. Les attentats récents en France ont suspendu dans un premier temps l’écriture de ce livre mais ont ensuite influencé certains passages du récit.

Rencontre avec Karine Tuil

Notre avis

Très bien écrit. L’analyse de chaque personnage d’une grande justesse donne un aperçu de la société française. Chacun des 3 personnages principaux, Romain, François et Osman, alternent dans chaque chapitre.
Ce roman aborde l’identité, la violence sous différentes formes : la guerre, la question de la place sociale des personnes issues d’une minorité, les inégalités de richesse, l’antisémitisme, le pouvoir politique, le racisme. On ne sort par indemne après avoir referme ce roman.

Dédicaces

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