Petites dents grands crocs en bref
Sarah, mariée à Pierre depuis plusieurs années, se réveille en pleine nuit suite à un cauchemar. Elle s’assure que son fils, Thomas, dort bien tranquillement dans son lit. Dans son journal, elle exprime ses sentiments ambivalents envers la maternité. Elle remonte à sa grossesse pour montrer comment la mise au monde d’un enfant avait ôté sa personnalité et l’avait enfermée dans une sorte de prison.
Après avoir travaillé 10 ans à la Direction des Ressources Humaines d’une entreprise de transport, elle décide de prendre une année sabbatique pour écrire. A la fin de sa dernière journée de travail, elle part chercher son fils à la sortie de l’école où Pierre la retrouve. La complicité est très forte entre Pierre et Thomas.
Sarah a des difficultés à trouver sa place depuis qu’elle est mère et à retrouver sa personnalité avant sa maternité. Son mal être et son isolement grandissent de jour en jour.
Quelques mots sur l’auteur Emilie Guillaumin
Après des études de lettres à la Sorbonne et de criminologie à New York, Émilie Guillaumin a passé deux ans au sein de l’armée de terre française, aventure dont elle a tiré Féminine, puis L’Embuscade, qui a reçu un très bel accueil de la critique et du public. Petites dents, grands crocs est son troisième roman.
Le mot de l’éditeur
Sarah Barry, épouse et mère en apparence comblée, a quitté les RH d’une grande entreprise pour s’accorder une année d’écriture. Mais alors qu’elle dispose enfin du temps nécessaire, le piège de la domesticité semble se refermer sur elle.
Cela commence par une fatigue inhabituelle, des chutes de cheveux, et puis il y a ces maux de tête lancinants.
Quand il n’est pas en voyage d’affaires, son mari la couve, la chahute, la questionne. Entraînant leur fils dans ce manège qui ne tourne plus très rond. À moins que ce ne soit elle qui fantasme??
Dans une langue et un rythme envoûtants, sorte de ritournelle noire où les vampires prennent les atours de la tendresse, Émilie Guillaumin offre avec ce troisième livre un regard sans concession sur le couple et la maternité.
Notre avis
Dans un style fluide, l’auteur montre le quotidien de Sarah, ses pensées plus ou moins avouables à travers ses cauchemars et ses écrits. La tension monte au fil des pages de ce roman déstabilisant. L’auteur décortique avec justesse, et parfois cynisme, les relations de couple, les tâches ménagères qui incombent aux femmes, le manque de valorisation de rôle de la mère … et le sentiment d’exclusion des moments de complicité familiale.
Avec une situation extrême, elle aborde des émotions, sentiments que la plupart des mères peuvent ressentir parfois, sans oser l’exprimer.