Station Eleven en bref
Lors de la représentation du Roi Lear, un acteur tombe sur scène. Débute alors une épidémie fulgurante de la grippe de Georgie. Le peu de survivants tentent de recréer un semblant de société. 20 ans plus tard, la Caravane de la Symphonie Itinérante, qui réunit une fanfare et un entraînement compagnie théâtrale, parcourt la région. En jouant de la musique et du Shakespeare, ils espèrent redonner un peu d’espoir. Une des membres a emporté avec elle un roman graphique.
Le mot de l’éditeur
Un soir d’hiver à Elgin Theatre de Toronto, le célèbre acteur Arthur Leander s’écroule sur scène, en pleine représentation du Roi Lear. Plus rien ne sera jamais comme avant.
Dans un monde où la civilisation s’est effondrée, une troupe d’acteurs et de musiciens parcourent la région du lac Michigan et tente de préserver l’espoir en jouant du Shakespeare et du Beethoven. Ceux qui ont connu l’ancien monde l’évoquent avec noslagie, alors que la nouvelle génération peine à se le représenter. De l’humanité ne subsistent plus que l’art et le souvenir. Peut-être l’essentiel.
Entre l’avant et le présent, Station Eleven entrelace sur des décennies la destinée de personnages inoubliables. Elégie de la condition humaine, ce livre à construction vertigineuse envoute le lecteur par sa puissance romanesque émotionnelle.
Rencontre avec Emily St. John Mandel
Nous avons pu rencontrer l’auteur dans les locaux des Éditions Rivages.
Après 3 polars, elle situe son roman dans un monde post apocalyptique. Elle a dû se documenter pour rendre ce monde crédible. L’objectif de l’auteur est de dépeindre un monde plausible qui évolue au fil des ans. Elle envisage pour cette raison des poches d’humanité qui apparaissent après quelques années. Le point de départ, une épidémie de grippe fulgurante, même si cela peut enlever un peu de crédibilité, donne une résonance dans chacun d’entre nous.
Ce qui l’intéressait était de s’interroger sur les manières différentes dont les personnages sont susceptibles de réagir face à un traumatisme et sur la disparition de la technologie qui nous entoure au quotidien.
Un autre thème abordé est celui du souvenir qui devient un poids. Ceux qui ont connu le monde d’avant sont constamment dans la comparaison et lorsqu’ils racontent le monde d’avant c’est de la science fiction pour les plus jeunes.
D’après l’auteur, écrire de façon non linéaire donne l’impression de construire un puzzle géant. Dans ce roman en particulier, ces allers retours dans le temps permettent à la fois de faire contraster le monde apocalyptique et le monde d’avant et de donner de l’épaisseur aux personnages en les suivant à différentes périodes de leur vie.
Différentes formes d’expressions artistiques sont évoqués dans le roman : théâtre, cinéma, poésie, musique… et la BD, qui, avec le presse papier, traverse les deux mondes. Cette BD permet de définir l’atmosphère du roman.
Une adaptation cinématographique du roman verra peut être prochainement le jour.
Quelques mots sur Emily St. John Mandel
Emily St. John Mandel, née en 1979 à Comox en Colombie-Britannique. Elle a étudié à The School of Toronto Dance Theatre, puis vit un temps à Montréal, avant de s’installer à New York. Romancière canadienne anglophone, spécialisée dans le roman policier, elle vit aujourd’hui à Brooklyn.
Son roman Station Eleven, vendus à un demi million d’exemplaires en Amérique du Nord, a été nominé aux PEN/Faulkner Award et Baileys Women’s Prize for Fiction et finaliste du National Book Award 2014, le plus prestigieux prix littéraire américain.
Notre avis
On bascule avec les personnages dans le chaos de l’après épidémie. Ce roman nous fait voyager dans plusieurs décennies, à travers l’histoire de plusieurs personnages. On navigue d’une tranche de vie à une autre et ne découvrons les liens et la cohérence que progressivement.