Yoga en bref
En janvier 2015, le narrateur part prendre le train sans téléphone, ni livre, pour de rendre à une session intensive de méditation (Vipassana) de 10 jours dans une ferme isolée du Morvan.
La vraie raison de sa présence à ce stage de méditation était d’écrire un livre sur le yoga, à partir de son expérience. Le récit de ce séjour est en effet l’occasion pour le narrateur d’évoquer se débuts de la méditation avec le tai-chi puis le yoga Iyengar il y a une vingtaine d’années. Sa retraite est interrompue par l’attentat de Charlie Hebdo et l’assassinat d’un proche, l’économiste écrivain Bernard Maris. Ce livre s’est fortement éloigné de ce qu’il imaginait et a pris des couleurs plus sombres.
Alors que le yoga (en sanskrit : unir, relier) est une pratique qui permet l’union et l’harmonisation du corps, du mental et de l’esprit, l’auteur doit faire face à sa dualité : une liaison extra conjugale, le diagnostic tardif de sa bipolarité.
L’auteur poursuit alors avec son autobiographie psychiatrique. Il reprend son récit après sa sortie de Sainte Anne et la reprise de son projet de reportage en Irak, par son départ sur l’île de Leros où sont accueillis des migrants venus d’Afghanistan, d’Erythrée, et Somalie et de Syrie.
Le mot de l’éditeur
C’est l’histoire d’un livre sur le yoga et la dépression. La méditation et le terrorisme. L’aspiration à l’unité et le trouble bipolaire. Des choses qui n’ont pas l’air d’aller ensemble, et pourtant : elles vont ensemble.
Quelques mots sur l’auteur Emmanuel Carrère
Né en 1957 à Paris, Emmanuel Carrère est un ancien élève de Janson-de-Sailly et diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, descendant d’une lignée de princes russes. Il est l’auteur de plusieurs scénarios, d’une biographie de Philip K. Dick et de nombreux romans, dont plusieurs adaptés pour le cinéma. Il reçoit le prix Renaudot en 2011 pour « Limonov », le prix littéraire du Monde en 2014 pour « Le Royaume ». En 2018, Emmanuel Carrère obtient le prix de la Bibliothèque Nationale de France (BNF).
Notre avis
L’auteur commence ce roman autobiographique en annonçant d’emblée les sujets différents, qui ne semblent avoir aucun lien entre eux, qu’il va évoquer : le yoga, le terrorisme djihadiste, la crise des réfugiés, son internement 4 mois à l’hôpital Sainte Anne pour dépression et la perte de son éditeurs.
Dans un style accessible, presqu’intimiste, proche de l’échange entre amis, l’auteur revient, avec authenticité, sur sa vie et partage avec nous ses réflexions, ce qui crée en quelques lignes de la proximité avec le lecteur. Nous nous interrogeons sur la frontière entre réalité, romancé et fiction… Mais le récit détaillé de ces 4 dernières années marquantes, même s’il comprend beaucoup d’ellipses, vont forcément parler à ceux qui s’intéressent de près ou de loin au yoga, connu des épisodes dépressifs ou s’interrogent tout simplement sur les enjeux de notre société.